jeudi 3 février 2011

Trilogie Thaï / 3. Le Muay Thaï




Nous avons tous en tête des images de boxe thaï, celle ou tous le coups sont permis. 

La boxe thaï, ou Muay Thaï, trouve ses origines dans des pratiques martiales ancestrales (Muay Boran), et requiert des aptitudes physiques telles que souplesse, réflexes, puissance et force, mais aussi de solides aptitudes mentales comme la volonté et le courage.

Il existe plusieurs styles de boxe thaï, chacun ayant acquis sa « marque de fabrique » en fonction des régions où il s'est développé.

Parmi les styles les plus connus, on trouve :

·      le muay-chaiya ou muay giow (Sud)

·      le muay-korat (Est et Nord-est)

·      le muay lopburi (région centrale)

·      le muay-thasao (Nord)


Aujourd’hui la boxe thaï est pratiquée dans le monde entier. Dans son pays d’origine elle est considérée comme sport national. De nombreux clubs d’entraînement ouvrent leurs portes aux adeptes, à partir de l’âge de 7 ans.

L’apprentissage de cette discipline requiert beaucoup de persévérance et bien souvent des sacrifices. Les boxeurs doivent constamment être au meilleur de leur forme.


Aux origines de ce sport de combat est une légende :

En 1411, à la mort du roi Sen Muang Ma, ses fils Fang et Ki souhaitaient tous deux régner. Chacun disposait d’une armée qu’ils firent s’affronter à plusieurs reprises. Comme les batailles qu’elles se livrèrent ne laissaient jamais ni vainqueur ni vaincu, les princes décidèrent de régler ce différend par un duel.  Chaque camp choisit son meilleur boxeur. Le boxeur de Ki fut le vainqueur et le prince devint roi. La technique de combat  de son  boxeur  fit école…

Trois siècles plus tard, en 1767, en pleine guerre birmano-thaïlandaise, Naï Khanom Tom, soldat et boxeur fut prisonnier du camp adverse et opposé à dix champions birmans qu'il mit KO. Devenu héros national, les Thaïlandais lui rendent hommage chaque année à l'occasion de la "Nuit des boxeurs".

Au XVIe siècle, le Muay Thaï faisait partie de l'entraînement militaire. C’est sous le règne de Pra Chao Sua (début du XVIII eme siècle), surnommé « le Roi Tigre », que le Muay Thaï atteignit son plus haut degrés de popularité. Comme cette discipline était  le passe-temps favori de la population ; chaque village organisait des combats régulièrement. Le roi, qui était un boxeur de première force s'amusait à défier les champions locaux ! À l'époque les combattants protégeaient leurs poings en se bandant les mains avec du crin de cheval. Plus tard, le crin fut remplacé par des bandes de coton maintenues avec de la glu.

À cette époque, les combats se déroulaient sans catégories de poids ni de limite de temps ! De plus, les règles de combat n’étant pas de rigueur, tous les coups étaient permis et c’est pourquoi les combats organisés furent interdits en 1921.

Cependant la vivacité de sa pratique clandestine et l’enjeu culturel qu’elle représente pour les Thaïs, eurent raison des lois … et c’est ainsi que vers les années 1930, elle réapparut dotée de règles de combat : adoptant les règles de poing de la boxe anglaise (gants, coups, etc…) , ainsi que l’usage du ring. 

 

Chez les professionnels, le combat se déroule en 5 rounds de trois minutes. Il est précédé par une danse rituelle : le Ram Muay durant laquelle le Nak Muay (boxeur) porte le mongkon  (bande de tissu autour de la tête pour manifester le respect à son entraîneur et pour optimiser sa perception mentale), qui est composé de gestes codifiés exécutés par les deux adversaires

individuellement et qui sont propres à chaque école ou style.

Le Ram Muay est d'une douceur surprenante et la qualité des mouvements qui la composent, tout en continuité, dégage une poésie stupéfiante, d'un calme absolu avant ce "jeu" qui peut être mortel. On peut voir sur la photo ci-contre un boxeur avant le combat, dans le recueillement.

Un petit orchestre composé d'un tambour, d'une cymbale et d'une flûte nasillarde, rythme les rounds. Les coups autorisés sont les suivants : coups de poing, de coude, de genou et de pied. Les corps-à-corps peuvent durer et sont l'occasion de coups de genou, ils peuvent se terminer par une projection de l'adversaire ou être interrompus par l'arbitre. L'usage des coups de coude est rare lors de la plupart des combats de boxe thaïlandaise hors Thaïlande ; cela pour ses raisons de dangerosité. Les coups de pied circulaires coups de pied circulaires sont souvent délivrés avec le tibia. Ces derniers les plus usités peuvent être considérés comme les « coups de base » du boxeur thaïlandais.  


Aujourd'hui la boxe est devenue une véritable industrie en Thaïlande. On estime à 200 000 personnes ceux qui vivent de ce sport: boxeurs, entraîneurs, commerçants, organisateurs d'événements, etc.