vendredi 8 juillet 2011

Méthode Feldenkrais et conscience du mouvement



La méthode Feldenkrais fait partie des techniques d’ « éducation somatique », ainsi dénominées par les Québécois. L'éducation somatique est le champ disciplinaire d'un ensemble de méthodes qui ont pour intérêt l'apprentissage de la conscience du corps vivant (soma) en mouvement dans l'environnement. D’autres méthodes s’inscrivent dans ce registre : la technique Alexander, l’Eutonie ou la gymnastique holistique Ehrenfried.

Ces techniques visent à développer la conscience corporelle, l’aisance dans les mouvements …

La Méthode Feldenkrais a été créée par le Dr Moshe Feldenkrais, né en Ukraine en 1904. Il émigre en Palestine dans les années 1920, puis en France une décennie plus tard. C’est là qu’il obtiendra un diplôme d'ingénieur de l' ESTP, puis une thèse de doctorat en physique dans le laboratoire des physiciens Paul Langevin et Frédéric Joliot-Curie. Dans le même temps, il fait la rencontre de Jigoro Kano, le fondateur du Judo, lors d’une visite de celui-ci à Paris. Il entreprend l’apprentissage du Judo, devient Ceinture Noire et participe à la création du Jiu-jitsu club de France, embryon de la future fédération Française de Judo.

Durant la guerre, Moshe Feldenkrais travaille dans les services secrets de la marine britannique. C’est là qu’il aggrave une blessure au genou.

Refusant une opération chirurgicale dont les résultats sont incertains, il décide d’explorer lui-même comment se déplacer sans douleur. C’est alors que sa passion pour ce qu’on appelle aujourd’hui les neurosciences jointe à sa passion pour les arts martiaux et à sa rigueur de physicien le mènent à ébaucher les premières esquisses de sa méthode.

A partir de 1950, Feldenkrais développe sa méthode qu’il enseigne et il commence à former des praticiens. A la fin des années 1970, deux pôles d’activités importants existent pour la pratique de la méthode : Israël et la Californie. La diffusion s’est faite une dizaine d’années plus tard sur le continent européen.

Moshe Feldenkrais meurt à Tel-Aviv en 1984.

La Méthode Feldenkrais se pratique :

  • En séances collectives : « Prise de Conscience par le Mouvement ». Lors d’une séance collective, le praticien ne fait pas la démonstration des mouvements à exécuter. Il propose oralement aux participants d’explorer des mouvements habituels ou inhabituels. Il les invite à focaliser leur attention sur leurs sensations et sur les relations entre les différentes parties de leur squelette. Les mouvements sont effectués lentement, sans efforts musculaires inutiles, sans esprit de compétition. Chacun agit à son propre rythme et expérimente pour lui-même la solution la mieux adaptée à ses schémas de comportement.

  • En séances individuelles : « Intégration Fonctionnelle ». Dans une séance individuelle, le praticien guide, par le toucher, la personne dans sa prise de conscience et dans son apprentissage. Il ne s’agit pas de manipulations au sens thérapeutique du terme. Le praticien invite manuellement la personne à être à l’écoute d’elle-même et lui suggère de façon douce, précise et non intrusive de nouvelles possibilités d’organisation.

La méthode Feldenkrais est à ce jour très appréciée des danseurs, des musiciens et de quiconque travaille par le biais de son corps, que ce soit au niveau du mouvement ou du ressenti. D’autre part, cette technique fait des adeptes chez les personnes âgées qui y trouvent une aide précieuse quant à l’amélioration de leur mobilité.

Au jour d’aujourd’hui la méthode suscite un intérêt à l’échelle internationale. Chez nous, Feldenkrais France regroupe les praticiens ou enseignants de la méthode formés par Moshe Feldenkrais lui-même ou ayant suivi une formation professionnelle reconnue. Ceux-ci sont habilités à enseigner la Prise de Conscience par le Mouvement et l’Intégration Fonctionnelle.

mardi 17 mai 2011

La méthode Pilates



Le Pilates : à l’origine de cette technique, un homme

Joseph Pilates est né en 1880 en Allemagne, non loin de la ville de Düsseldorf. Sa nature fragile l’a poussé tout au long de sa vie à se pencher sur les problématiques du corps, et en particulier sur le renforcement musculaire. La pratique de plusieurs sports en fait un athlète accompli. En 1912 il s’installe en Angleterre. Là il travaille comme boxeur professionnel et enseigne l’auto-défense. C’est durant la guerre de 14-18 qu’il sera fait prisonnier et placé comme infirmier dans un camp pour blessés militaires. Dans ce contexte il met au point une série d’exercices, se servant des lits des blessés comme structure d’appui. D'autre part, une idée révolutionnaire pour l'époque : un système d’anneaux et de ressorts accrochés aux lits, créant ainsi des résistances qui permettent de réaliser des exercices bien particuliers. La rééducation des patients en fut optimisée et les blessés purent ainsi retrouver leur mobilité et leur musculature.

Joseph Pilates retourne en Allemagne après la guerre, où il travaille encore à affiner sa méthode et son équipement. C’est à cette époque qu’il côtoie pour la première fois le monde de la danse, grâce à sa rencontre avec Rudolf Von Laban. Dans les années 20 il part pour les Etats-Unis. Il ouvre son premier studio à New-York, lequel suscite rapidement un grand intérêt. Cette première démarche contribuera à la diffusion de la méthode sur le sol américain, à long terme. Introduit au milieu de la danse, il travaille en étroite collaboration avec Ruth St Denis et Ted Shawn ; mais aussi avec Martha Graham, Georges Balanchine, Hanya Holm et Jérôme Andrews. On comprend mieux comment les danseurs se sont appropriés cette technique ! Pilates aimait beaucoup travailler avec eux, car ils ont disait-il «l’intuition du mouvement».


La méthode Pilates, de quoi s’agit-il ?

Avant tout, la base de la méthode Pilates s’acquiert par un travail au sol. Des exercices très ciblés, avec ou sans accessoires (ballon, etc …) La particularité du Pilates, c’est de faire travailler les muscles profonds. Ce n’est donc pas un travail « de surface » ! Et ça se voit … en effet, ce sont les muscles profonds qui donnent au corps l’aspect de gainage. La méthode Pilates fait travailler les muscles en profondeur, mais aussi en longueur (rétrécis, ils nous donnent l’impression d’être toute raide) ; c’est donc les notions d’étirement et de souplesse qui sont privilégiées en Pilates , ainsi que l’amplitude des mouvements. Ainsi, on se muscle, de façon harmonieuse. Toutes les parties du corps sont travaillées, avec une attention spéciale sur la sangle abdominale. Toute la sangle est musclée en profondeur et dans le détail des différents muscles qui la composent. C’est là le seul véritable moyen d’obtenir un ventre plat, capable de soutenir les organes du système digestif et le dos. De ce fait, cette méthode est vivement recommandée à toute personne souffrant de problèmes lombaires. La respiration est aussi un paramètre clé de cette technique. Au cours des séances le professeur guide la respiration, car un muscle ne travaille pas de la même façon dans l’inspire que dans l’expire … Durant les séances, on « conscientise » beaucoup son corps, et le fait de porter l’attention sur le souffle procure un effet d’apaisement, comme dans le yoga. Cette pratique est donc doublement bénéfique !

La méthode Pilates s’est depuis longtemps dotée d’accessoires (élastiques, grand ballon, etc …) ; mais aussi de machines, qui permettent un travail plus soutenu. Cela dit, la majorité des cours auxquels le grand public a accès se pratique au sol et souvent avec accessoires ; les machines étant destinées à un public plus spécialisé comme les danseurs ou les formateurs en Pilates.


Golf et Pilates font bon ménage !

En effet le golfeur a tout à gagner à être au mieux de sa forme physique, s’il veut donner le meilleur de lui-même sur le parcours. Souplesse, gainage abdominal et bonne santé du dos sont trois atouts que le golfeur a tout intérêt à ne pas négliger. Pour les messieurs, pas d’inquiétudes : s’il est vrai que le public abonné aux cours de Pilates est majoritairement féminin, on voit de plus en plus d’hommes se prendre au jeux de ces séries d’exercices à l’efficacité redoutable.


vendredi 4 mars 2011

Recettes dépaysantes



Afin d'achever cette trilogie dans un fumet de saveurs originales, je vous propose ces deux recettes thaï. En Thaïlande les saveurs salée, sucrée et piquante font bon ménage, souvent rehaussées par nombre d'aromates locaux. Une vraie initiation aux saveurs pour nos palais occidentaux ! 
La cuisine thaï nous coupe aussi de nos habitudes occidentales en terme d'ordre de plats. Exit notre trio "entrée - plat - dessert" ! En Thaï
lande les plats sont souvent très variés et sont servis en même temps. On mangera une petite quantité de chacun (souvent quelques bouchées ) afin de pouvoir goûter à tous. Feu d'artifice gustatif garanti! 



Recette 1

Salade crabe / mangue / avocat 
- pour 6 personnes -


Les Ingrédients :

.   1 belle laitue fraîche

·      375g de chair de crabe

·      1  mangue mûre

.   2 avocats mûrs

·      3 branches de céleri frais

·      30cl de lait de coco

·      20ml de sauce soja

·      45ml d’huile d’olive

·      1 morceau de gingembre frais

·      Quelques feuilles de menthe fraîche

·      Sel et poivre 

La recette :

1. Nettoyez et essorez la laitue. Découpez-la en lanières puis tapissez-en le fond de 6 assiettes individuelles. Pelez les avocats et découpez en fines lamelles. Réservez.

2. Pelez la  mangue puis découpez la chair en petits dés. Épluchez le morceau de gingembre frais puis découpez-le en fins copeaux. Nettoyez les br

anches de céleri et coupez-les en fins tronçons.

3.  Dans un saladier, mélangez la chair de crabe avec les dés de mangue, le gingembre émincé et les tronçons de céleri.

4. Préparez la sauce : dans un bol, fouettez l’huile d’olive avec la sauce soja et le lait de coco.  Salez et poivrez selon votre convenance. 

5. Arrosez le mélange crabe-mangue-gingembre-céleri avec la sauce puis mélangez. Réservez au frais durant 30 minutes.

6. Répartissez le mélange frais dans les  assiettes, sur la laitue préalablement disposée, puis décorez de feuilles de menthe fraîche ainsi que de fines lamelles d'avocat.

 Dégustez bien frais.



Recette 2

Soupe de crevettes au curry -pour 6 personnes-

Les ingrédients :

.    24-30 grosses crevettes

.   2 tiges de citronnelle, écrasées et coupées en tronçons

.   1 cuillère à soupe bombée de pâte de curry jaune thaï

.   250 ml de lait de coco

.   1,5 litre de bouillon de poulet léger

.   3 petits piments rouges

.   Ciboulette

.   2-3 cuillères à soupe de nam pla - sauce de poisson 

.   4 feuilles de lime coupées en deux

.   10 tranches de galanga - gingembre thaï -

.   3  citrons verts

La recette : 

1. Faire bouillir le bouillon avec la moitié du lait de coco. 

Ajouter les crevettes, la citronnelle, le galanga et le nam pla.

2. Laisser mijoter jusqu'à ce que les crevettes soient cuites ( environ 5-7 minutes, selon le gabari de celles-ci ). Ajouter le reste du lait de coco, les piments et les feuilles de lime.

3. Aux premiers bouillons, retirer du feu et servir.

4. Parsemer de ciboulette hachée et servir accompagné d'un demi citron vert dont chacun agrémentera son bol.

    

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jeudi 3 février 2011

Trilogie Thaï / 3. Le Muay Thaï




Nous avons tous en tête des images de boxe thaï, celle ou tous le coups sont permis. 

La boxe thaï, ou Muay Thaï, trouve ses origines dans des pratiques martiales ancestrales (Muay Boran), et requiert des aptitudes physiques telles que souplesse, réflexes, puissance et force, mais aussi de solides aptitudes mentales comme la volonté et le courage.

Il existe plusieurs styles de boxe thaï, chacun ayant acquis sa « marque de fabrique » en fonction des régions où il s'est développé.

Parmi les styles les plus connus, on trouve :

·      le muay-chaiya ou muay giow (Sud)

·      le muay-korat (Est et Nord-est)

·      le muay lopburi (région centrale)

·      le muay-thasao (Nord)


Aujourd’hui la boxe thaï est pratiquée dans le monde entier. Dans son pays d’origine elle est considérée comme sport national. De nombreux clubs d’entraînement ouvrent leurs portes aux adeptes, à partir de l’âge de 7 ans.

L’apprentissage de cette discipline requiert beaucoup de persévérance et bien souvent des sacrifices. Les boxeurs doivent constamment être au meilleur de leur forme.


Aux origines de ce sport de combat est une légende :

En 1411, à la mort du roi Sen Muang Ma, ses fils Fang et Ki souhaitaient tous deux régner. Chacun disposait d’une armée qu’ils firent s’affronter à plusieurs reprises. Comme les batailles qu’elles se livrèrent ne laissaient jamais ni vainqueur ni vaincu, les princes décidèrent de régler ce différend par un duel.  Chaque camp choisit son meilleur boxeur. Le boxeur de Ki fut le vainqueur et le prince devint roi. La technique de combat  de son  boxeur  fit école…

Trois siècles plus tard, en 1767, en pleine guerre birmano-thaïlandaise, Naï Khanom Tom, soldat et boxeur fut prisonnier du camp adverse et opposé à dix champions birmans qu'il mit KO. Devenu héros national, les Thaïlandais lui rendent hommage chaque année à l'occasion de la "Nuit des boxeurs".

Au XVIe siècle, le Muay Thaï faisait partie de l'entraînement militaire. C’est sous le règne de Pra Chao Sua (début du XVIII eme siècle), surnommé « le Roi Tigre », que le Muay Thaï atteignit son plus haut degrés de popularité. Comme cette discipline était  le passe-temps favori de la population ; chaque village organisait des combats régulièrement. Le roi, qui était un boxeur de première force s'amusait à défier les champions locaux ! À l'époque les combattants protégeaient leurs poings en se bandant les mains avec du crin de cheval. Plus tard, le crin fut remplacé par des bandes de coton maintenues avec de la glu.

À cette époque, les combats se déroulaient sans catégories de poids ni de limite de temps ! De plus, les règles de combat n’étant pas de rigueur, tous les coups étaient permis et c’est pourquoi les combats organisés furent interdits en 1921.

Cependant la vivacité de sa pratique clandestine et l’enjeu culturel qu’elle représente pour les Thaïs, eurent raison des lois … et c’est ainsi que vers les années 1930, elle réapparut dotée de règles de combat : adoptant les règles de poing de la boxe anglaise (gants, coups, etc…) , ainsi que l’usage du ring. 

 

Chez les professionnels, le combat se déroule en 5 rounds de trois minutes. Il est précédé par une danse rituelle : le Ram Muay durant laquelle le Nak Muay (boxeur) porte le mongkon  (bande de tissu autour de la tête pour manifester le respect à son entraîneur et pour optimiser sa perception mentale), qui est composé de gestes codifiés exécutés par les deux adversaires

individuellement et qui sont propres à chaque école ou style.

Le Ram Muay est d'une douceur surprenante et la qualité des mouvements qui la composent, tout en continuité, dégage une poésie stupéfiante, d'un calme absolu avant ce "jeu" qui peut être mortel. On peut voir sur la photo ci-contre un boxeur avant le combat, dans le recueillement.

Un petit orchestre composé d'un tambour, d'une cymbale et d'une flûte nasillarde, rythme les rounds. Les coups autorisés sont les suivants : coups de poing, de coude, de genou et de pied. Les corps-à-corps peuvent durer et sont l'occasion de coups de genou, ils peuvent se terminer par une projection de l'adversaire ou être interrompus par l'arbitre. L'usage des coups de coude est rare lors de la plupart des combats de boxe thaïlandaise hors Thaïlande ; cela pour ses raisons de dangerosité. Les coups de pied circulaires coups de pied circulaires sont souvent délivrés avec le tibia. Ces derniers les plus usités peuvent être considérés comme les « coups de base » du boxeur thaïlandais.  


Aujourd'hui la boxe est devenue une véritable industrie en Thaïlande. On estime à 200 000 personnes ceux qui vivent de ce sport: boxeurs, entraîneurs, commerçants, organisateurs d'événements, etc. 

 

 

 

 

 

 

 

vendredi 14 janvier 2011

Trilogie Thaï / 2. La danse en Thaïlande



En Thaïlande, la danse revêt un caractère traditionnel et sacré. Ce n'est que  récemment que cet art a pu prendre le chemin de la modernité, et ce à très petite échelle. En effet, la Thaïlande possède depuis des temps très anciens ses propres techniques et sa propre esthétique de danse, très perfectionnées et très exigeantes. Elles datent de l’époque où l’Asie du Sud-Est avait d’étroits liens avec la culture indienne.   La Thaïlande adopta non seulement la religion et la littérature indiennes, mais aussi les techniques de danse. A travers les siècles, les éléments indiens se mêlèrent avec l’esthétique locale, créant les brillantes traditions classiques qui sont toujours en vogue. Une de ces traditions est la danse thaïlandaise, qui aux XIVe et XVe siècles était encore influencée par la tradition des Khmers. Aux XVII et XVIII e siècles, quand ses formes actuelles se développèrent, la danse thaïlandaise devint partie intégrante du culte du Roi Divinisé. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, plusieurs des plus belles formes de danse en Thaïlande furent considérées comme la propriété privée du souverain de la cour. Pendant le règne du roi Chulalongkorn (1868-1911), la danse devint plus accessible au grand public, et commença à intégrer des éléments de l’art dramatique occidental. Pourtant son public privilégié était encore constitué de membres de la Famille Royale ou de la noblesse. Quand la Thaïlande devint une monarchie constitutionnelle en 1932, les formes de danse classique furent confiées à la Faculté des Beaux Arts, dont les professeurs fréquentaient la cour. La danse gardait donc son caractère royal, et servait aussi à véhiculer des idées patriotiques ou politiques.
Dans ce contexte, on comprend aisément qu’en Thaïlande (comme dans bien d’autres pays d’Asie) l’individualisme et l’expression libre n’avaient pas la même importance en matière d’art qu’ils ne l’avaient en Europe ou aux Etats Unis au cours du Xxe siècle ; le “modernisme” européen ou américain n’arrivait qu’à travers quelques spectacles de passage, et ne faisait pas partie des traditions pédagogiques. Quand un jeune danseur thaïlandais voulait se frotter au modernisme occidental, il fallait donc qu’il ou elle quitte son pays pour étudier soit en Europe, soit aux Etats-Unis. En 1980, c’est ce qu’osa faire Naraphong Sharasri, pionnier de la danse moderne en Thaïlande. 

La technique de base de Naraphong fut la danse classique thaïlandaise. Lorsqu'il quitta son pays, c'est à Londres qu'il se mit à étudier le ballet occidental (les styles fondamentaux de la danse moderne américaine, mais aussi les techniques de Cunningham et de Limon). Ce n'est qu'après cet apprentissage qu'il revint à une influence asiatique, avec le "Butoh", danse japonaise née des cendres des bombes atomiques de 1945. Cependant il ne s’appropria pas cette forme de danse trop expressionniste à son goût. Dans son propre art, Naraphong ne s’est jamais limité à une seule technique. A ce sujet, il raconte que quand il travaillait avec de remarquables danseurs japonais comme Keiko Takeya et Teru Goi  “Keiko Takeya employait la technique Graham, Teru Goi dansait le butoh, et quant à moi, mon style était plutot post-moderne”.


Malgré ses expériences à l'étranger Naraphong n’a jamais oublié ses racines. Tout au long de sa carrière, il a su mettre en avant l'esthétique qui est la sienne, la danse traditionnelle thaïlandaise. A l'heure actuelle il est rentré au pays, et continue d'exercer son art avec passion, notamment en tant que professeur au sein de l'Université de Bangkok.




mardi 4 janvier 2011

Trilogie Thaï / 1. Nuad boran et Nuad tao


 Nuad Bo Rarn : massage traditionnel thaïlandais

Les techniques de massage ancestrales ont depuis longtemps dépassé les frontières de leurs terres d’origine, pour le plus grand bien être des adeptes du soin manuel.
Le Nuad boran, héritage thaïlandais,  est  "né dans les champs de riz " au sein desquels les cultivateurs développaient des tensions corporelles profondes, dues aux travaux des champs intenses et quotidiens. C’est ainsi qu’en famille et entre voisins, des habitudes ont été prises depuis les temps anciens : soulager les tensions occasionnées par les travaux des champs par la pratique du massage. Le Nuad boran s’effectue au sol, par des pressions appliquées sur le corps habillé. En plus de cela, le masseur va  manipuler son patient : étirements, torsions, rotations des articulations. Le Nuad boran est de ce fait couramment appelé « yoga du paresseux » ! De  par cette origine si particulière du travail dans les rizières, le Nuad boran a conservé cet enchaînement et cette fluidité des mouvements.  
Là est la base de cette technique de soin. Par la suite, le Nuad boran a trouvé sa place au sein de la cour du roi. Dans un tel contexte, la technique a bien évidemment évolué, et un soin particulier a été étudié pour les pieds : le Nuad tao.

Nuad tao : réflexologie plantaire thaïlandaise traditionnelle apporte détente et mieux-être à celui qui la reçoit. La pratique de la réflexologie, méthode de soin ancestrale, consiste à exercer une pression sur des zones spécifiques des pieds et ainsi agir, par l’intermédiaire de barorécepteurs, sur les régions correspondantes de l’organisme.
En effet les techniques réflexologiques activent ces capteurs, provoquant l’émission d’ondes relaxantes qui se propagent à tout le corps.
La réflexologie thaïlandaise ne diffère pas des réflexologies ayant d’autres origines. La différence réside dans l’approche du toucher ainsi que l’enchaînement des mouvements, propres à la tradition de soins manuels thaïlandais traditionnels.  
La culture Thaï est profondément imprégnée par le bouddhisme theravâda, religion officielle qui est pratiquée par une grande majorité de la population. 

Les techniques de soin sont elles même en résonance avec la philosophie bouddhiste. 
Culturellement, c'est une grande part des arts — peinture, sculpture, architecture, danse et musique — qui se nourrit depuis toujours de cette influence. Les arts sont de ce fait pour la plupart  au service des représentations traditionnelles du bouddhisme et de ses dérivés. Conformément aux enseignements de Bouddha, les moines pratiquent l’ascétisme. Tous les matins, ils vont chercher leur nourriture auprès des habitants et des commerçants vers 6 h du matin, dans les villages comme à Bangkok.